André Riou

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Trophées

« André Riou était de loin le meilleur entraîneur que j’ai connu dans toute ma carrière. Il sent très bien le football et a également bien respecté la mentalité liégeoise. Le coach a compris l’art de canaliser notre enthousiasme et de le rentabiliser de manière optimale. Sur le plan tactique, tout s’est toujours bien passé et les malentendus ont été exclus. C’était des années fantastiques et, en 1954, nous avons remporté la Coupe, un moment inoubliable. »

– Denis Houf

Le premier « grand » entraîneur du Standard, le Bill Shankly mosan

En lui donnant la première coupe puis le premier titre de son histoire vieille de 60 ans, le Français André RIOU avait fait du Standard un très grand de Belgique. Son successeur, Geza KALOCSAY peaufina son travail pour en faire un grand d’Europe !

Cela fait déjà 15 ans qu’André Riou nous a quitté, à l’age de 87 ans. Quelques jours après la triste nouvelle du décès de Michel Pavic, le Standard perdait son premier « grand » entraîneur. « L’homme au béret » coulait une retraite tranquille dans la « Ville rose » de Toulouse (Haute-Garonne). Il était originaire de Moulins dans l’Allier, entre Nevers et Clermont-Ferrand. Son père voulait qu’il soit… chef de gare et c’est dans cette optique qu’André avait fréquenté une école pour « cheminots » à Vierzon, avant d’opter – définitivement – pour le ballon rond dans ce qui est pourtant le pays de l’ovale…

Carrière de joueur : Berrichonne Châteauroux (D3), Racing Club de Paris. Semi-pro, Riou était employé en tant que dessinateur aux Usines Dassault qui parrainaient le club de la capitale. Son itinéraire fut interrompu par le seconde guerre mondiale. Après l’Armistice signé par Pétain, la France fut scindée en deux parties et André Riou se retrouva en zone libre, à Toulouse où la force aérienne avait été regroupée. Il y organisa des stages sportifs pour les aviateurs.

A la libération, il est enrôlé par le « Téfécé », autrement dit le Toulouse Football Club. Joueur d’abord, entraîneur ensuite. Il poursuit sa carrière de mentor au Stade Français puis à Amiens tout en s’occupant des jeunes pour le compte de la F.F.F.. C’est via la « Fédé » qu’il apprend que le Standard recherche un entraîneur français. Riou contacte alors Paul Henrard, le président, qu’il a toujours considéré comme le plus grand dirigeant qu’il ait connu.

Riou débarque à Sclessin en 1953 avec pour mission de donner des structures professionnelles au club. Cela ne se fait pas sans mal mais la qualité du jeu des Rouches s’améliore nettement même si les résultats ne suivent pas toujours. Le Standard domine la plupart de ses adversaires sans que cela se traduise nécessairement au marquoir. Il remporte toutefois le premier trophée de l’histoire du Standard en disposant du RC Malines (3-1) en finale de la Coupe de Belgique, le 6 juin 1954, au Heysel.

Véritable pionnier, Riou fait adopter le « tourbillon » à l’attaque des Rouches composée, il est vrai, de cinq internationaux : André « Popeye » Piters, Denis Houf, Jean Mathonet, Joseph Givard et Jean Jadot. Tous gars du cru ! Ces cinq Liégeois seront même sélectionnés en bloc en équipe nationale belge pour affronter au Heysel la Real Sociedad en tant que sparring-partner. Jean Mathonet au centre-avant, alors qu’il était « demi » de formation, c’est la trouvaille du Français. Le Hervien marque comme il respire et devient meilleur buteur belge en 55-56 en signant 26 réalisations. Le Standard est sur orbite. Son jeu chatoyant finit par payer d’autant que Riou resserre les boulons de la défense et celle-ci, qui avait encaissé 55 buts en 1954, 46 en 55, 48 en 56, et 47 en 57, n’en concède que 21 en 58 ! C’est le secret de la réussite. Le Standard est sacré champion pour la première fois de son histoire le 11 mai 1958 à l’issue d’un dernier match mémorable à Berchem (0-0) et une frappe de Schellens sur le poteau de Toussaint Nicolay, alors qu’il fallait impérativement ramener un point ! Ex æquo avec l’Antwerp avec 44 pts, le Standard est champion grâce à un plus petit nombre de défaites (4) pour 5 aux Anversois.

C’est à sa demande que l’Union Belge modifiera son règlement dès la saison suivante en privilégiant les victoires plutôt que les défaites. Le devoir accompli, une Coupe, un titre de champion et un football champagne, l’ « homme au béret » décide de quitter le club au grand dam de ses dirigeants et supporters.
Il séjournera sept années de plus dans notre pays à la barre du Daring CB (1959-61), de l’AEC Mons (62-65) et de l’Union St-Gilloise (65- 66). Il recevra une standing ovation de la part des fans liégeois, éternellement reconnaissants, à chacun de ses retours à Sclessin à la tête d’équipes adverses.

A l’instar de Bill Shankly, une décennie plus tard à Liverpool, André Riou a marqué à jamais le club de son empreinte en lui donnant les solides fondations qui lui ont permis de prendre son envol au niveau national et européen. Une orientation définitive dont ses successeurs, et principalement le Hongrois Geza Kalocsay, ont pu largement profiter. Ces matches héroïques contre Hearts, Reims et Lisbonne sont à la base de ce qu’on appelle encore aujourd’hui l’Enfer de Sclessin.

(c) Claude Henrot – November 2020

Date de naissance: 8 août 1918, à Moulins (France)
Date de décès: 3 octobre 2005, à Villefranche-de-Lauragais (France)
Nationalité: France
Position: 
Entraîneur
Affiliation au Standard:
 1 juillet 1953 – 30 juin 1958
Trophées avec le Standard: 
1x Champion de Belgique (1958), 1x Coupe de Belgique (1954)

 

Carrière

Entraîneur

1944 – 1945
1946 – 1948
1948 – 1949
1950 – 1951
1951 – 1952
1952 – 1953
1953 – 1958
1958 – 1961
1962 – 1965
1965 – 1966

Toulouse F.C. (FRA)
A.S. Béziers (FRA)
Stade Français / Red Star (FRA)
Amiens F.C. (FRA)
Red Star Olympique (FRA)
A.S. Béziers (FRA)
Royal Standard Club Liégeois
Daring Club de Bruxelles (2)
R.A.E.C. Mons (44)
Royale Union Saint-Gilloise (10)

Statistiques

Matches

Championnat de Belgique
Coupe de Belgique
Coupe de la Ligue
Coupes d’Europe

150 (65V – 41N – 44D)
16 (14V – 0N – 2D)