Guy Hellers

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481

Matches

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41.478

Minutes

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37

Buts

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1

Trophée

« Guy s’est totalement identifié à son club. Il est devenu, petit à petit, le porte-drapeau de son club, un excellent capitaine et un grand ambassadeur du sport. Il laisse un souvenir très fort dans la mémoire et le coeur des supporters du Standard. Tout le monde sait qu’il a tout donné pour ses couleurs: cela vaut la plus belle carte de visit. »

– Louis Pilot

Il est l’équivalent des cyclistes, les frères Schleck, Kim Kirchen ou de Charly Gaul, du skieur Marc Girardelli, le tennisman Gilles Müller ou plus près de Sclessin, Louis Pilot au panthéon des sportifs du Grand-Duché de Luxembourg. Débarqué à 17 ans au Standard en provenance de Metz, Guy Hellers est devenu à travers ses 17 saisons prestées une figure emblématique de la fin du XXe siècle. Entre le 27 août 1983 et le 30 juin 2000, 481 matches joués dont 383 en championnat et 63 matches de Coupe de Belgique où il ne gagnera qu’une seule fois (1993 sous la houlette de Arie Haan avec les Wilmots, Bodart, Rednic, Van Rooy, Léonard et le regretté Regis Genaux contre le SC Charleroi de Robert Waseige) pour un (triste) record de quatre défaites (1984, 1988, 1989, 1999).

« Je suis arrivé à une époque – charnière. Le club dirigé par Roger Petit à la direction financière et Raymond Goethals à la direction sportive était sur le toit de l’Europe (3e au coefficient européen derrière Barcelone et le Real Madrid mais devant Liverpool et…Anderlecht). Avec deux titres de champion de Belgique et une finale de Coupe des Coupes perdue dans les conditions que l’on sait à Barcelone (2-1) avec l’arbitre allemand Eischweiller qui a tout faussé. Les ambitions étaient énormes avec les Preud’Homme, Gerets, Vandersmissen, Grundel, Meeuws, Daerden ou Tahamata. On venait de transférer l’Allemand Horst Hrubesch qui venait de gagner la C1 avec Hambourg contre la Juventus. »
La déflagration de l’affaire Waterschei joué le 8 mai 1982 fera tout écrouler comme un château de cartes. La sanction est lourde. Sans appel.

Le 2 avril 1984, le jugement de l’Union belge de football est rendu: Raymond Goethals et Roger Petit sont radiés. Jos Daerden, Walter Meeuws, Théo Poel, Simon Tahamata, Michel Preud’homme, Gérard Plessers et Guy Vandersmissen sont suspendus pour un an (six mois en appel). Éric Gerets est suspendu pour trois ans (deux ans en appel). Arie Haan est acquitté au bénéfice du doute. Il maintient qu’il était opposé à la transaction. Tous ces joueurs quittent le Standard pour l’étranger, à l’exception de Poel, Preud’homme et Vandersmissen qui restent au club. Raymond Goethals, lui, émigre au Portugal pour y entraîner le Vitória de Guimarães. Le Standard bénéficia de la prescription et ne fut pas rétrogradé. Tout cela pour une ridicule enveloppe de 420.000 FB (10.000 € !) pour demander aux joueurs limbourgeois de ne pas blesser les Liégeois à quatre jours de leur rendez-vous européen au Camp Nou de Barcelone.
Conséquence économique énorme, toutes les sections omnisports (basket, tennis, hockey, badminton et rugby) sont dissoutes et le club de football dirigé économiquement tant bien que mal par le duo Jean Wauters – André Duchêne et Léon Semmeling, le fidèle serviteur, à la barre sportive.

La priorité est donnée à la transformation du site.  En 1985 (tribune 1), 1992 (tribune 2), 1995 (tribune 3) et 1999 (tribune 4), ont eu lieu d’importants travaux lors desquels de nouvelles tribunes avec places assises et loges sont bâties donnant progressivement au stade sa configuration actuelle (30.023 places). « Du jour au lendemain, tous les gamins étaient titulaires avec les seuls Grundel et Hrubesch qui venaient de débarquer. On a souffert mais la rage de porter ce maillot nous a sauvés d’une relégation qui aurait pu être vraiment dramatique… » Une longue traversée du désert puisqu’il faudra attendre les fameux 25 ans pour que la couronne de championne revienne à Sclessin sous la férule de  Luciano D’Onofrio et Michel Preud’homme (2008).

Le club peut alors s’appuyer sur le duo Bodart – Hellers pour se reconstruire avec le passage, parfois météorique, de valeurs pourtant sûres comme Michel renquin, Alexandre Czerniatynski, Nico Claesen, Dimitri M’Buyu, Zoran Bojovic ou Ronny Rosenthal. Le passage dans les années’90 voit l’éclosion de jeunes talents formés au club (Genaux, Léonard, Goossens, Bisconti et Ernst) avec le recrutement de qualité tels le Roumain Rednic, le Brésilien Cruz que l’on retrouvera sur la banc de la finale de la Coupe 1998 au stade de France, les Bataves Van Rooy et Vos et surtout Marc Wilmots, le taureau hesbignon de Dongelberg arraché pour 75 millions FB au FC Malines. « Après tout ce qu’on avait connu, cela faisait du bien de regarder vers le haut du tableau. La Coupe de Belgique contre Charleroi était une bonne première étape… » L’humilation subie en Coupe des Coupes contre Arsenal (0-7) à l’automne 1993 viendra refroidir ce bel enthousiasme : « A la mi-temps, à 0-3, on n’entendait pas une mouche voler dans les vestiaires. L’arbitre nous aurait proposé d’arrêter le match qu’on aurait vite accepté… » Arie Haan sera viré et René Vandereycken ne convaincra personne. L’arrivée de Robert Waseige soulève un fol espoir pour les supporters liégeois. Le Standard fera la course en tête grâce à l’efficacité de son kangourou Aurelio Vidmar (22 buts à l’arrivée, meilleur buteur de la saison) et une organisation sans faille. Mais, à trois matches de la fin, le 31 avril 1995, l’espoir fond au bout de 90 minutes dramatiques à Anderlecht.

Les Bruxellois se retrouvent à dix après l’exclusion de leur gardien Filip De Wilde qui a découpé en rondelles Dinga, le défenseur qui se présentait seul face à lui. Vidmar pousse le ballon au fond du but mais l’arbitre Van den Wijngaert ne retiendra que l’agression. « Je le regrette pour Aurélio et son équipe, mais j’étais obligé d’agir comme je l’ai fait… » concèdera-t-il à Jean-Louis Donnay du journal bruxellois ‘Le Soir’. A 2-1, il refusera l’égalisation pourtant valable de Marc Wilmots pour un hors-jeu que personne n’a vu… sauf les supporters mauves et le juge de touche : « Là, j’ai suivi instinctivement mon juge de touche qui avait déjà levé son drapeau avant que Wilmots ne frappe le ballon. » L’histoire retiendra surtout la prestation 5 étoiles de Marc Degryse, auteur du 1-0, qui a bénéficié des largesses tactiques de l’équipe liégeoise : « Pendant 31 matches, notre système de marquage en zone a parfaitement fonctionné. Robert Waseige a eu raison de croire en nos vertus collectives. Certains n’ont voulu retenir que cela, c’est un mauvais procès. » Le titre est passé si près. Il faudra encore patienter treize longues années…Mais pas diminuer l’enthousiasme, l’abnégation et le professionnalisme du Grand-Duc qui se mettra toujours à plat ventre sur le terrain pour défendre ses couleurs. Comme il l’a fait pendant quinze en équipe nationale luxembourgeoises (55 sélections entre octobre 1982 et octobre 1997) avec un moment historique quand il égalise, au Heysel, face à la Belgique dans le dernier match qualificatif pour la Coupe du Monde 1990 en Italie. « La Belgique était déjà qualifiée mais on a fête cela comme une victoire tellement c’était énorme. Les Belges avaient fait demi-finale au Mexique en 1986 et on leur prend un point tellement mérité que Walter Meeuws a même été viré pour laisser la place à Guy Thys et son célèbre cigare. » Mais, comme disent les Rita Mitsouko, les ‘histoires d’amour finissent mal en général’. Celle du couple Standard (D’Onofrio – Ivic) – Hellers n’échappe pas au départ sans fracas du meilleur joueur luxembourgeois de l’histoire. Lassé des méthodes dictatoriales du coach croate, Guy se fait le représentant syndical de l’équipe. Mal lui en prit, en quelques jours, son compte – ainsi que le volet financier – est réglé.

Engagé dans un long plan de réforme de la fédération luxembourgeoise de football, avec l’ancien Standardman Paul Philipp à la manœuvre, il s’occupe successivement des équipes U15, U17, U19, U21 avant de devenir l’entraîneur officiel de l’équipe A en 2006 où il succède au Danois Alan Simonsen, le Ballon d’Or 1997 du Borussia Mönchengladbach. Quatre années où il s’engage à corps perdu dans un contexte semi-pro. Mais ses exigences ont raison de son investissement, il s’en va en 2010 pour se retrouver successivement, entre le 1er octobre 2010 et le 15 juin 2015  manager, directeur sportif, directeur du centre de formation et manager du F91 Dudelange, triple champion national (2011, 2012, 2014), vainqueur de la Coupe nationale (2012) et, on ne se refait pas, triple finaliste (2011, 2014, 2015).

En novembre 2017, il sera enfin fêté officiellement par les dirigeants : « Mes deux premiers Lars (ndlr : La Meuse l’avait fait poser DANS la Coupe de Belgique 1993 avant de rejouer la scène en…2011 avant la finale gagnée face à Westerlo) et Luna ont entendu parler de mes exploits (rires) mais pour la petite dernière, Lisa, c’est tout nouveau. Elle ne savait pas que son papa  était footballeur. Quand elle montée sur la pelouse, elle n’en revenait pas de l’ambiance et des applaudissements pour son vieux papa… »

Cet été, on l’a annoncé du côté, entre autres,  de Differdange. « Je suis toujours intéressé par l’éducation et la formation des jeunes. » En septembre 2018, il a été officiellement engagé au service des sports de la commune de Dudelange. Le foot reste quand même attaché à ses tripes puisqu’il tient une chronique hebdomadaire baptisée ‘Le Carré’ dans le journal grand-ducal ‘Le quotidien’.

Sa nomination au ‘Hall of Fame’ le surprend : « Bon je dois dire merci, je suppose. Mais je ne mérite pas un tel honneur. Surtout d’être présent dès la première liste. Après la Coupe de Belgique 1993, ce sera donc mon second trophée avec le Standard… »

(© Christian Raspiller, septembre 2018)

Naissance: 10 décembre 1964, à Letzebürg (Luxembourg)
Nationalité: Luxembourg
Position de jeu
: Médian
Affiliation au Standard: 13 juillet 1983 – 30 juin 2000
Trophées avec le Standard: 1x Coupe de Belgique (1993)
Sélections internationales / buts: 55 / 2

« C’est grâce à Léon Semmeling que j’ai débarqué au Standard. Il était à la fois mon père et mon conseiller, toujours présent dans les bons comme dans les mauvais moments. Je lui dois énormément. Je n’ai plus jamais retrouvé un entraîneur connaissant aussi bien le foot belge que lui. Quand un type qui a un tel vécu vous raconte quelque chose, vous le croyez. Car il ne faut pas oublier l’histoire: Léon Semmeling représente avec Louis Pilot entre autres, la grande époque du standard. Ce sont eux qui ont fait connaître le club sur la scène européenne dans les années 60, en affrontant le Stade de Reims. Les autres, ceux de 82, ont juste rafraîchi la façade. »

Carrière

Formation

1974 – 1978
1978 – 1982

U.S. Bascharage (LUX)
C.S. Hollerich (LUX)

Noyau A

1982 – 1983
1983 – 2000

F.C. Metz (FRA)
Royal Standard de Liège

Entraîneur

2004 – 2010

Equipe nationale du Luxembourg

Statistiques

Matches

Championnat de Belgique
Coupe de Belgique
Coupe de la Ligue
Coupes d’Europe

383
63
8
27

Buts

Championnat de Belgique
Coupe de Belgique
Coupe de la Ligue
Coupes d’Europe

31
5
0
1