Jean Mathonet
33.600
Minutes
145
Buts
2
Trophées
La mentalité de nos dirigeants est telle que nous pouvons très bien nous passer de revendiquer nos moindres prétentions.Mais leur amabilité nous oblige constamment à songer à nos obligations.
– Jean Mathonet
Jean Mathonet, capitaine de la première génération aux succès européens, est l’un des fondateurs du mythe du Standard de Liège. Le milieu de terrain a dirigé les Rouches vers ses premiers succès avec, entre autres, une Coupe de Belgique, un titre et une fantastique campagne européenne. Avec plus de 500 matches officiels à son actif, Mathonet est sans aucun doute l’une des premières stars de l’après-guerre à Sclessin.
Aujourd’hui, les supporters se ruent sur les virtuoses tels qu’Axel Witsel. Des joueurs qui ont élevé le jeu du Standard à un niveau supérieur avec perspicacité et talent. Ce sont des joueurs doués qui, avec une passe précise, peuvent ouvrir toutes les défenses et mettre de l’ordre dans le chaos.
Jean Mathonet, notre nouvelle légende, est effectivement un des joueurs avec ce même profil. Ce médian élégant a joué pas moins de 374 matches officiels pour les Rouches de 1945 à 1960. Jean était évidemment un joueur de qualité sinon il n’aurait jamais été élu dans notre Hall of Fame, mais il était surtout un milieu de terrain très doué et un gentleman hors norme. Cependant, il a commencé comme attaquant dans une formation 4-3-3 où il s’est révélé extrêmement efficace. Jean est l’un des rares Rouches de toute l’histoire à se classer parmi les meilleurs buteurs en championnat de Belgique. En fait, au cours de la saison 1955-1956, il a marqué pas moins de 26 fois en 30 matches. Grâce à sa vision du jeu, il est ensuite repositionné en tant que milieu de terrain – la position alors nommée « intérieur gauche » – et ce chef d’orchestre a plus que jamais laissé sa marque sur l’équipe.
Cependant, ce que peu de gens savent, c’est que Jean était également un gardien très doué. Le sommet fut atteint lors du derby contre le RFC Liégeois lorsque le gardien Boogaerts s’est blessé. « Il a disputé un match fantastique. Après quelques bons arrêts, il a remporté à lui seul la victoire sur le score de 2:1 face aux voisins de Rocourt. », pouvait-on entendre partout dans la presse belge. Son frère, Nicolas Mathonet, fut également un gardien de but. En 1957 les deux se sont rencontrés à Sclessin dans un match de D1 qui opposait le Standard au Tilleur F.C. Le match s’est terminé sur un score de 4:1, sans que Jean marque un but à son frère.
Jean était tout simplement une légende vivante à Sclessin. Capitaine de la génération qui a remporté la première coupe en 1954 – contre le Racing Club Malinois (1) – et surtout de l’équipe qui a remporté le premier titre en 1958 avec l’entraîneur André Riou (2). Finalement, Jean ne marquera pas moins de 138 buts officiels pour les Rouches et se trouve sur le podium en tant que troisième meilleur buteur de tous les temps, après la légende Jean Capelle et François Ledent. A ce moment-là Roger Petit, secrétaire général, et André Riou, entraîneur, avaient constitué une équipe à l’étiquette liégeoise, avec des joueurs de premier plan tels que Popeye Piters, Givard, Paeschen, Houf, Thellin et bien sûr notre Jean Mathonet.
Il était écrit dans les étoiles que le jeune Mathonet, né le 6 octobre 1925 à Herve près de Verviers, ferait carrière dans le football. Mordu de sport, il jouait tout le temps au football avec ses amis sur la plaine de jeu locale. Il fut alors remarqué par Théodore Léonard, qui jouait à ce moment-là pour l’équipe première des Rouches. Peu de temps après, Jean, âgé de 13 ans, signa sa première carte d’affiliation en 1938 à Sclessin. Cependant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale bousculera sa trajectoire. Avec le danger allemand, le père Mathonet ne veut pas laisser son fils tout seul, ce qui fait que le jeune Jean descend chaque jour avec lui dans la mine du Charbonnage Réunis de la Minerie à Battice. Cela le marquera pour le reste de sa vie.
Pendant la guerre, la compétition officielle fut logiquement interrompue et Mathonet fut autorisé à maintenir la condition dans les clubs locaux de Herve, puis de Melen-Micheroux. Lorsque la compétition officielle reprend enfin pour la saison 1945-1946, le jeune attaquant revient à Sclessin pour faire ses débuts à l’âge de 20 ans dans l’équipe de l’entraîneur Marcelin Waroux contre Boom. Bien que le Standard de l’après-guerre ait connu une période particulièrement difficile, les débuts de Jean sont bons : « Il est clair que le jeune débutant des Rouches est plein de talent. », titre Les Sports après ses débuts. Et dans les matches qui suivent, il continue à recevoir des critiques élogieuses, avec un hat-trick contre Berchem Sport comme point d’orgeuil.
En tant qu’international, il a eu, comme souvent avec les Rouches, trop peu d’occasions avec les Diables Rouges. Malgré sa bonne période à Sclessin, il a dû trop souvent attendre sur le banc en faveur de Vic Mees, Pol Anoul et Rik Coppens, ne comptabilisant seulement que 13 matches au cours desquels il n’a jamais marqué.
Cependant, il brillait chaque semaine pour les Rouches, avec notamment les débuts européens des Rouches en 1958. Sous sa direction, le Standard est devenu le premier club belge à remporter un match dans un contexte européen et ont mis de côté des valeurs bien établies telles que Hearts de Midlothian et le Sporting de Lisbonne pour finalement rater la qualification après un match mémorable contre le Stade Reims, à cette époque une des meilleures formations en Europe. En dépit de la défaite contre les Français, la réputation de Standard a reçu un vrai boost. À partir de ce moment, tous les ténors européens ont invité les Rouches pour des matches amicaux, comme Barcelone, le Milan AC ou encore le Real de Madrid. Une réputation qui continue à ce jour grâce à cette génération fort douée.
Jean nous a quittés en 2004. Bon vent gentleman.
(1) Le Standard, dirigé par André Riou, a gagné 3:1 contre le Racing Club Malinois. L’entraîneur français a aligné l’équipe suivante : Toussaint Nicolay, Joseph Happart, Raymond Vandormael, Henri Thellin, Jean Mathonet, Edgard Mathot, Sébastien Jacquemyns, Joseph Givard, Fernand Blaise, Denis Houf et Jean Jadot. Sébastien Jacquemyns, Joseph Givard et Fernand Blaise ont marqué pour les Rouches devant 12.000 supporteurs.
(2) Le 11 mai 1958, le Rouches ont fait match nul (0:0) au stade Het Rooi à Berchem. Un point suffisait pour que les troupes de Jean Mathonet remportent le premier titre de Belgique. Toujours sous la direction d’André Riou, qui alignait : Toussaint Nicolay, Joseph Happart, Maurice Bolsée, Henri Thellin, Gilbert Marnette, Jean Mathonet, André Piters, Joseph Givard, Denis Houf, Marcel Paeschen et Jean Jadot.
(c) Marc Coudijzer – Novembre 2019
Naissance: 6 octobre 1925, à Herve
Décès: 1 juin 2004, à Liège
Nationalité: Belgique
Position de jeu: Médian
Affiliation au Standard: 13 août 1938 – 24 mai 1960
Trophées avec le Standard: 1x Champion de Belgique (1958), 1x Coupe de Belique (1954)
Matches internationaux / buts: 13 / 0
Carrière
Formation
1938 – 1943
Royal Standard Club Liégeois
Noyau A
1943 – 1960
1943 – 1944
1944 – 1945
1960 – 1962
1962 – 1963
1963 – 1973
1966 – 1967
1967 – 1968
Royal Standard Club Liégeois
— R. Herve F.C. (32) – prêt
— F.C. Melen-Micheroux (1249) – prêt
R.C.S. Brainois (75)
S.C. Quevaucamps (4395)
U.S. Ferrières (3449)
— E. Hesbigonne Braives (4308) – prêt
— Espoir Minerois (6225) – prêt
Statistiques
Matches
Championnat de Belgique
Coupe de Belgique
Coupe de la Ligue
Coupes d’Europe
357
13
–
4
Buts
Championnat de Belgique
Coupe de Belgique
Coupe de la Ligue
Coupes d’Europe
138
7
–
0